Lettres Hébraïques, vous portez en vous les grandes lois qui structurent tout l’univers : le cosmos, la nature, les civilisations, les traditions, l’âme-corps… Vous découvrir est une invitation à nous retirer dans notre chambre haute, à l’intérieur de nous-mêmes, et de là, observer l’Arbre que nous sommes : enraciné dans la terre sombre, ancré dans la lumière du ciel, se déployant dans une verticale pleine de souplesse, et aussi bois, sève, écorce. Vous découvrir est l’occasion de nous découvrir, dans nos chemins d’expériences, dans notre joie essentielle à accomplir notre noyau divin fondateur…
Lettres Hébraïques, êtes-vous 22, 27 ou 32 ? Êtes-vous cycles, structures ou lignes d’énergies ? Faut-il écouter vos effets de résonance d’un nom à l’autre ou regarder comment vos formes s’appellent et se répondent ? Êtes-vous masculines, féminines, ou tout à la fois ? Vous représentez tant de champs d’expériences possibles ! Alors, à l’image des Hébreux, nous tâcherons de traverser les frontières sans relâche… Et en même temps, tel Noé qui fait monter tous ses animaux intérieurs dans son arche, il faudra bien aussi vous unifier dans le champ de l’alphabet…
Lettres Hébraïques, parce que vous informez tout le Texte sacré hébreu (et grec !), parce que vous êtes au fond les grands archétypes qui sous-tendent nos vies incarnées, nous écouterons quelques contes, légendes, paraboles, mythes… Comme ce savoureux récit où il nous est dit qu’avant de créer le monde, le Saint béni soit-Il commence par vous créer, et pendant deux mille ans, Il vous observe et se réjouit !…
Et puis, si vous nous en donnez l’autorisation, nous ferons même l’expérience de vous graphier, vous raconter, vous imaginer, vous poétiser… Peut-être deviendrez-vous ainsi le fruit qui nourrit, l’eau vive qui revivifie, le fil pour tisser-détisser-retisser notre histoire, le chemin où peut s’envisager une part de notre vérité…
Lettres Hébraïques, vous êtes des diamants aux facettes infinies… Nul ne peut en faire le tour, mais cela doit-il nous arrêter ? A vous correspondent ces paroles de St Isidore de Séville : “Étudiez comme si vous deviez vivre toujours, vivez comme si vous deviez mourir demain.” Ou encore cette phrase de Brancusi : “L’art – mais il n’y a pas encore eu de l’art – l’art ne fait que commencer.”
~ Judith ~ au 3ème jour du mois de juin en l’an de grâce 2024
Ce dessin de Joann Sfar me rappelle cette histoire du sage qui demande à ses disciples : « Quand sais-tu que la nuit est terminée et que le jour s’est levé ? »
…
« Quand tu vois apparaître sur le chemin un étranger et que tu le reconnais pour ce qu’il est : ton frère. »
~
Grâce soit rendue aux porteurs de lumière, ils nous ouvrent la porte vers la nécessaire conversion intérieure…
~ Judith ~ au 27ème jour du mois de mai en l’an de grâce 2024
C’est une image que j’aime beaucoup, qui me touche tout particulièrement :
cette vision depuis l’intérieur,
du tombeau, de la chrysalide, du grain,
quand l’élan du Vivant a jailli dans sa force silencieuse et nucléaire,
et qu’il ne reste que cet éblouissement du big bang,
cette empreinte profonde qui brûle le regard, incendie l’âme,
quand il est donné de devenir aveugle aux circonstances formelles
et voyant du feu de Vie qui circule partout -partout !- comme une sève féconde…
et puis humblement ignorant de la source de cette fécondité et radicalement étonné de son effet.
« Si nous avons senti ce Soleil dedans, cette flamme, cette vie vivante, fût-ce une seconde dans une existence, tout est changé ; c’est un souvenir devant lequel tous les autres sont pâles. » (Satprem)
« La pression devient tellement grande et l’intensité de la question tellement forte, que quelque chose bascule dans la conscience. Au lieu d’être dehors et de chercher à voir dedans, on est dedans ; et de la minute où l’on est dedans, absolument tout change, complètement. Tout ce qui vous paraissait vrai, naturel, normal, réel, tangible, tout cela immédiatement vous paraît très grotesque, très drôle, très irréel, très absurde. Mais on a touché quelque chose qui est suprêmement vrai et éternellement beau ; et cela, on ne le perd plus. » (Mère)
~ Judith ~ au 31ème jour du mois de mars en l’an de grâce 2024
Me voici invitée à assumer la paternité de ce dont je ne suis pas père,
la responsabilité de ce qui m’échoit…
Car certes, je ne suis pas à l’origine de moi-même,
ni ne suis à l’origine de ce qui se vit en ce monde, extérieur ou intérieur.
Mais c’est là, donné.
Reçu ?!
Oui, je reçois, j’accuse réception, je signe de Mon | noM
au lieu même où l’Esprit Saint a imprimé Sa signature…
Aussi, je n’utilise pas une once d’énergie à refuser, rejeter, me lamenter ou me sentir séparée, bien au contraire…
Tel un jardinier, je découvre ce qui est là, dans le jardin du monde comme dans le jardin intérieur.
Et, dans le silence, j’apprends à écouter et accompagner le mouvement de la vie,
labourant, semant, arrosant, récoltant, tranchant, laissant au repos…
prenant soin de chaque geste en Son temps.
Je ne suis à l’origine de rien.
Le Vivant est à l’origine de tout.
Aujourd’hui, et chaque jour, je m’émerveille de cette abondance, cette profusion d’expériences, agréables aussi bien que désagréables, qui me sont données à vivre…
Et j’honore la joie d’accepter accueillir vouloir ce qui est…
~ Judith ~ au 19ème jour du mois de mars en l’an de grâce 2024
Et si nous venions nous incarner avec une alliée ?! Et si cette alliée était notre âme… Et si notre âme était comme une graine. Une graine qui contient toute l’information de l’arbre que nous avons à devenir… Alors, peut-être qu’en contemplant cette graine, on pourrait comprendre un petit quelque chose de ce qu’on fout là… et se mettre au service ! La Tradition hébraïque nous offre des clefs pour cette contemplation et cette mise au service ; j’en présenterai quelques unes…
Photo : ange musicien de la cathédrale du Mans
~ Judith ~ au 4ème jour du mois de mars en l’an de grâce 2024
Le réel nous échappe. Nous ne pouvons nous en faire qu’une représentation, qui en dit long sur notre plan de conscience, notre cadre de croyances, notre besoin de cohérence.
Qui ne dit rien du réel, ou si peu.
L’historien Gabriel Martinez-Gros racontait que Jacques Le Goff avait écrit un gros livre sur Saint Louis où il prouvait que tout ce qu’on croyait savoir du roi de France provenait des textes préparés pour son dossier en canonisation, et donc que tout était biaisé. Donc, on lui disait: “Mais alors, on ne peut rien savoir du vrai Saint Louis ?
– On dit qu’il aimait le poisson mais même ça, je ne sais pas, car le poisson, c’est un symbole chrétien,” avait-il répondu mais il avait ajouté : “Bon… Il aimait les fraises. Or, là, je ne vois vraiment pas le sens qu’on pourrait en donner.”
Et Gabriel Martinez-Gros d’insister : “On ne peut être sûr que d’éléments dont on ne voit pas le sens.”
Bonne méditation !
~ Judith ~ au 12ème jour du mois de février en l’an de grâce 2024